22 mars 2025, 15h - Le Mouffetard (5e). J'irai débattre près de chez vous
- Paris Collectif
- 22 mars
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 6 minutes
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Le samedi 22 mars 2025, le groupe local du 5ème a organisé une deuxième séance d’écoute active des habitantes et habitants, “J’irai débattre près de chez vous”, au café Le Mouffetard. Les échanges ont réuni une dizaine de personnes, principalement résidentes depuis plusieurs décennies (et même plusieurs générations) ou plus récemment installées.
Tour de table des expériences et du ressenti des personnes présentes :
Le 5ème arrondissement bénéficie d’un fort attachement et d’expériences très heureuses, liées à son histoire, ses commerces, l’existence de projets associatifs comme le Repair Café, ses crèches, ses brocantes et vides greniers, la beauté du patrimoine, les événements aux Arènes, comme la Nuit des Arènes, les vignes plantées du Clos des Arènes, les évènements sportifs au gymnase Poliveau, la participation à différentes campagnes lors d’élection et les rencontres sur les marchés du 5ème, la possibilité de vivre une expérience urbaine décrite comme unique et chanceuse.
La période du COVID-19, l’explosion de l’immeuble de la rue Saint-Jacques, la menace de fermeture de classes dans le 5ème, l’impuissance ressentie vis à vis de la situation de personnes en extrême précarité à la rue, les difficultés de logement pour la nouvelle génération, le départ de familles ont été évoquées comme expériences plus compliquées à vivre.
Les enjeux identifiés et les attentes des participant.es par thématiques.
Le commerce de proximité et un besoin de soutien à l’attractivité :
• Les commerçantes et commerçants du 5ème arrondissement sont unanimement appréciés pour leur accueil chaleureux, leur rôle de liant dans le quartier, mais aussi d’entraide, et les prix décrits comme plutôt abordables, contrairement à d’autres quartiers de Paris.
• Depuis la période du COVID-19, une instabilité est constatée avec de nombreux commerces qui changent fréquemment. La circulation et l’essor du commerce en ligne sont cités par certains participants comme des hypothèses d’explication. Les loyers commerciaux élevés, notamment sur le boulevard Saint-Michel, décrit comme “sinistré” avec tristesse, sont considérés comme un frein au maintien des commerces. La difficulté des propriétaires à baisser les loyers a été également mentionnée.
• Une crainte est exprimée quant à l’arrivée future de grandes enseignes et de chaînes de magasins, au détriment des commerces indépendants.
• Les petits commerces, épiceries, cafés, les bibliothèques ont été identifiés comme des lieux importants de socialisation et de rencontre entre habitantes et habitants. Leur maintien et leur développement sont considérés comme essentiels pour la vie de quartier.
La participation citoyenne et ses organes de décisions :
De manière générale, les participantes et participants ont exprimé le désir d’être davantage impliqués dans la vie de leur quartier. La question de l’efficacité et de l’organisation des conseils de quartier est soulevée, notamment concernant le manque d’information préalable sur les sujets abordés et la durée des réunions, limitant la participation active des conseillers. Une amélioration de leur fonctionnement est souhaitée pour une meilleure implication citoyenne.
La vie associative :
Si le tissu associatif est très dynamique dans l’arrondissement, il manque des espaces mobilisables tant la Maison des associations ne peut en accueillir de nouvelles. Une réflexion pourrait se tenir sur l’usage de salles aujourd’hui vides avec des modalités à définir en termes de responsabilité.
La vie de quartier et le lien social :
• Impact de la disparition des gardiens et gardiens d’immeuble : Plusieurs personnes ont déploré la disparition progressive des gardiens d’immeuble, soulignant leur rôle crucial dans le lien social et la vie de quartier. Ils connaissaient les habitantes et habitants, rendaient service et facilitaient les échanges. L’augmentation des sociétés de nettoyage et la vente des loges de gardien ont été citées comme causes de cette disparition. L’idée d’un partage de personnes gardiennes entre immeubles voisins a été proposée. Les personnes présentes ont exprimé une reconnaissance vis à vis des épiceries et des kiosquiers qui jouent ce rôle.
• Solidarité et sentiment d’appartenance : L’organisation d’un “apéritif voisin géant” a été évoquée comme un souvenir heureux et un exemple réussi d’initiative citoyenne favorisant le lien social. La réactivité et la solidarité des commerçants lors d’événements comme le Covid ont également été soulignées. Un participant a évoqué des souvenirs positifs liés aux brocantes et aux échanges avec les habitants du quartier.
La vie étudiante et la place de l’enseignement supérieur dans le paysage local :
Si la vie étudiante est un élément central et historique du quartier latin, les difficultés rencontrées actuelles et futures dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche (baisse des financements de recherche, concurrence des écoles privées) peuvent perturber à terme la vie de quartier et son identité. Plusieurs exemples ont été donnés :
• Réduction des financements de l’enseignement supérieur : La baisse tendancielle des moyens de l’ESR et la mise au chômage technique récente de l’UFR de Sciences politiques de l’Université Panthéon-Sorbonne inquiètent les participants quant à l’avenir de la vie étudiante dans le 5ème arrondissement. L’impact sur les activités de recherche et d’enseignement est souligné.
• Transformation d’espaces patrimoniaux en écoles privées : La transformation d’espaces patrimoniaux universitaires en écoles privées est déplorée, notamment la vente d’un bâtiment à une école de design. Ceci est perçu comme une perte pour l’université publique et la vie étudiante du quartier.
• Impact non mesuré sur les commerces : La tendance d’une baisse du nombre d’étudiants et d’une précarisation de la jeunesse peut affecter la pérennité économique de certains commerces. On craint que le 5ème arrondissement ne devienne comme le 6ème, avec moins d’étudiants et plus de grandes enseignes.
• Manque d’élu à l’éducation : Un intervenant déplore l’absence d’élu dédié à l’éducation au sein de la mairie du 5ème arrondissement. Il souligne l’importance d’une politique de l’enfance et d’un projet éducatif concret.
Le logement dans les quartiers :
• Attribution des logements sociaux : Le processus d’attribution des logements sociaux a été discuté, notamment les difficultés rencontrées avec des candidats propriétaires qui ne l’avaient pas déclaré lors de leur demande ou qui étaient désormais devenus propriétaires après une longue attente d’attribution. Un cas spécifique a été mentionné où trois candidats à qui un logement avait été attribué étaient en réalité à un propriétaire d’une maison secondaire. La règle étant que les bénéficiaires ne doivent pas être propriétaires, le logement a ainsi été réattribué. Il y a environ un appartement par mois attribué et les réunions sont font souvent dans l’urgence dès qu’un logement est vacant.
• Manque d’outils politiques concernant le logement : Une participante a exprimé son inquiétude quant au manque d’outils politiques pour faire face aux problèmes de logement, notamment la difficulté d’empêcher la spéculation immobilière. Elle a souligné le lien entre ce problème et la baisse du nombre d’enfants dans le quartier, l’impact sur des fermetures de classes, favorisant de fait les écoles privées.
Les plans de circulation et le partage de la voirie :
• Difficultés et tergiversations sur l’avenir de la rue Buffon : Les travaux sur les quais de la Seine, liés au système d’assainissement, ont perturbé la circulation, notamment en redirigeant le trafic vers la rue Buffon. Les automobilistes cherchant à rejoindre le boulevard Saint-Marcel passent désormais par la rue Poliveau, ce qui congestionne la rue Buffon. Ce problème est accentué la nuit et par mauvais temps, en l’absence d’éclairage suffisant. Un conflit d’usages s’est développé entre piétons, voitures, cyclistes. L’association des locataires de la rue Poliveau a formulé des propositions auprès de la mairie notamment la limitation aux riverains sur certaines portions du boulevard Saint-Marcel. Un vote est en cours au sein de l’association pour valider ces propositions. Une réunion publique est prévue le jeudi 27 mars à 18h à l’école pour discuter des problèmes de circulation.
• Problème de synchronisation des feux sur le boulevard Saint-Marcel : Huit feux de circulation sur le boulevard Saint-Marcel ne sont pas synchronisés, ce qui rend la circulation très lente et incite les automobilistes à emprunter d’autres itinéraires.
L’aménagement urbain :
• Travaux et rénovation des bâtiments : La rénovation des bâtiments anciens du 5e arrondissement pose problème. Le coût des travaux est élevé, ce qui pousse certains propriétaires à louer leurs biens à des écoles privées qui ont les moyens d’investir, ou qui ne sont pas exigeantes sur l’état des locaux.
• Projet de réorganisation du quartier du commissariat : Un projet de réorganisation du quartier autour du commissariat du 5e et 6e arrondissement, incluant la végétalisation, avait été proposé mais semble avoir disparu depuis plusieurs années. Un participant s’interroge sur l’état d’avancement de ce projet et souhaite le réactiver en contactant la mairie.
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